EBITDA ajusté ou l’art d’embobiner les naïfs
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jean michel GayLa communication financière de TechnipFMC repose sur la mise en valeur de l’EBITDA ajusté. En effet plus tôt que de commenter les résultats nets, montrant l’enrichissement ou l’appauvrissement de la société ou même les résultats d’exploitation qui sont des soldes intermédiaires de gestion normés, D Pferdehirt et sa CFO préfèrent évoquer un solde intermédiaire de gestion qui n’est ni reconnu par les IFRS pas plus que par les GAAP : l’EBITDA ajusté.
Pourquoi ?
Simplement parce que l’EBITDA ajusté est un thermomètre biaisé qui permet de donner des couleurs à une société malade !
Prenons les résultats T2 2020 du Subsea, publié le 30/07/2020, comme exemple et vous comprendrez le tour de magie.
Au second trimestre le segment Subsea affiche une perte d’exploitation (operating profit ou EBIT) de $ 75.6 millions. Cette perte est due au fait que les charges d’exploitation sont supérieures aux produits. Quoi de plus simple que de décider d’exclure du résultat d’exploitation certaines charges sous « divers prétextes » qui restent entièrement au choix du management de TechnipFMC.
Faisant ainsi, le résultat d’exploitation sera plus présentable.
Ainsi si on exclut :
1. $ 32.5 millions de charge de « dépréciation et autres charges » et
2. $ 35.9 millions de charges de « restructuration et autres charges » et
3. $ 27.4 millions de dépenses au titre de la « COVID 19 »
soit un total de $ 95.8 millions de charges, le résultat d’exploitation qui était négatif de $ 75 millions devient positif car -75.6+95.8 = $ 20.2 millions. Miracle ? Le malade est sorti de la réanimation.
Encore faut-il montrer qu’il est sur le chemin de la guérison.
Là entre en scène le docteur « EBITDA ajusté » dont le traitement consiste à exclure les charges d’amortissement pour $ 79.4 millions. Et c’est ainsi que l’EBITDA ajusté ressort à +20.2+79.4 soit $ 99.6 millions.
Voilà comment le malade dans un état de coma avancé du fait d’un résultat d’exploitation négatif a retrouvé des couleurs. C’est tout à fait dans la continuité du style de démonstration de Powell et sa petite ampoule contenant des armes de destruction massive. Rendre crédible ce qui ne l’est pas.
Cette démonstration offre aussi un autre avantage. Rendre Technip Energie moins bien portant que ses frères Subsea et Surface, les enfants préférés de Pferdehirt, le géniteur.
En Effet
• Pour Subsea et un résultat d’exploitation de - $ 75.6 millions, l’EBITDA ajuste est de $ 99.6 millions.
• Pour Technip Energies et un résultat d’exploitation de +$ 231.3 millions, l’EBITDA ajuste est de $ 162.6 millions.
Ainsi le moribond Subsea après avoir été traité par le docteur EBITDA ajusté est en meilleur santé que Technip Energies qui après avoir subi le même traitement semble se porter plus mal. Subsea a repris du poids et grossi de $ 175.2 millions alors que Technip Energies a perdu du poids et maigri de $ 58.7 millions.
Voilà la conclusion que Pferdehirt souhaite voir tirer par les investisseurs en les embobinant avec ce style de démonstration. -
Le départ de C Mac Gregor interpelle à plus d'un titre.
Comment peut on prétendre préparer le futur de Technip Énergies et partir au bout d'un an?
Quelle considération porte elle aux équipes qu'elle a côtoyées et qu'elle voulait entraîner?
On me dit que c'était une promotion pour elle. Je veux bien, mais cela veut dire que seule sa carrière l'intéresse? On me dit aussi que c'est la règle à ce niveau.
Comment peut on croire un manager dans ces conditions ? Il ne faut pas s'étonner si le personnel est démotivé, inquiet, stressé.
Plus inquiétant, n'est ce pas le signe que la scission ne se fera pas et qu'elle en a tiré les conséquences ?
Je ne connais pas A Piéton. Je lui accorde le bénéfice du doute car il connaît bien Technip. Mais saura t il échapper à l'emprise américaine ? -
Je pense tout simplement qu'elle a compris depuis plusieurs mois qu'elle ne serait pas LA patronne d'un TP Energies, car la scission que nous espérions ne se fera hélas pas. FMC se rend compte qu'il lui faut conserver le TP historique, le pilier le plus costaud et prometteur du groupe.
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Bonjour à tous.
Il est exact que de nos jours ce sont les chef(fes) qui ont tendance à quitter en premier un navire en difficulté surtout quand on leur en donne l'opportunité (même tardive),
Ils se soucient en fait bien plus de leur devenir que de celui de leur équipe.
Et les challenges c'est pour les autres, même si celui d'Engie (ex Gaz de France) va en être un sérieux face aux concurrents pétroliers qui vont tous se mettre dans le même créneau.
En ce qui concerne TPFMC c'est évident que TP historique est le pilier de l'édifice et l'élément le plus porteur d'avenir susceptible de "nourir" FMC et non l'inverse..
Car le pétrole en mer profonde en a pour un bout de temps à se remettre du covid (peut-être plus longtemps encore que le secteur aéronautique).
Y qu'à voir les difficultés profondes du dinosaure Halliburton (qui plus est "Républicain").
L'époque actuelle est plutôt aux consolidations qu'aux scissions.
Le pire n'est jamais sur et gardons espoir.
BL -
Bonjour à tous,
Je me présente, je suis un "coflexipien" depuis l'époque de l'IPO au Nasdaq en 1993, début d'une sacrée trajectoire...... et aussi de montagnes russes. et peut-^tre ai-je présenté et fait visiter à certains d'entre vous le site du Trait, "maison-mère" du Flexible Offshore pour hydrocarbures (et quelques autres applications.
Perso, j'avais été inquiété par le choix de Londres comme siège légal de TechnipFMC, mêeme si étape intermédiaire logique entre Houston et Paris, alors que se profilait la possibilité du Brexit! Et effectivement, ce fut "pan sur le bec" qui peut générer de grandes complexifications financières, légales et fiscales! à l'intérieur du Marché Unique - e de l'Union Européenne, il y a bien plus de points communs qu'entre une entreprise de l'Union Européenne et une société basée dans un pays tiers! nous le savons tous.
Et nous avons tous observé aussi une très significative chute dans l'information des (petits) actionnaires: la France n'est pas le Royaume-Uni....
Mais passons directement au "divorce": entre le moment où il a été décidé et maintenant, il s'est passé BEAUCOUP de choses.
En ce qui concerne Katherine McGregor, elle était sur une belle trajectoire pour devenir PDG de Technip-Energies. Sauf qu'il s'est passé des choses du coté d'ENGIE, seule entreprise du CAC 40 pilotée par une femme, Mme Kocher, mais débarquée par son patron. Une entreprise où l'Etat français n'est pas absent pour de multiples raisons, (dont qu'ENFIE est l'héritière de Gaz de France, ex société nationalisée!). L'Etat français avait son mot à dire dans le choix de son remplaçant et à partir du moment où il insistait - parité oblige! - pour que ce soit une femme, la liste dressée par des chasseurs de tête devenait très courte. Et Kathreine McGregor était disons "appellée en mission" chez ENGIE! On comprend qu'elle ait accepté si ses perspectives chez Technip-Energies s'étaient assombries, et pour de multiples raisons.
Et peut-être que parmi ces raisons, il y en avait une,très inattendue et contradictoire : cela fait plusieurs trimestres et depuis la décision de principe de divorce, que Remain et Spin-off ont des destins aussi divergents qu'inattendus par les dirigeants de TechnipFMC! C'est Cendrillon (Spin-Off) qui a engrangé les contrats et peu à peu gagné de l'argent, alors que la reine (ou mégère) était entrainée vers le fond par la crise du pétrole.
Je ne parle même pas des prix devenus ponctuellement négatifs pour le brut, mais seulement qu'à 40 dollars le baril, le pétrole est moins cher en dollar constants........qu'avant la crise de 1973 et la guerre du Kippour quand il était passé soudainement de 3,5 à 13 dollars (de l'époque!!). Oui, Cendrillon n'avait plus à faire le ménage....... La "petite" devient-elle plus valorisable et valorisée que la grosse?
Même avant un EBITDA ajusté, Remain pourrait peser moins lourd que Spin-Off. Et si les actions remises en représentation de Spin-Off sont considérés comme des dividendes à des actionnaires s
Alors, le monde à l'envers????
Et c'est donc tout le schéma envisagé pour le divorce qui se serait retrouvé bouleversé au fil des mois et des trimestres. Sans parler d'une société holding de tête de droit anglais pris dans le maelstrom d'un Brexit No-Deal de plus en plus probable!!
Sans parler non plus des conséquences pratique d'un Covid qui ont allongé un calendrier d'autant plus impacté que l'environnement changeait et vite!
Et tout cela est beaucoup plus grave et important que le départ de Katherine McGregor. pour elle, on sait assez bien ce qui s'est passé- et c'est largement extérieur à TechnipFMC. Mais on sait beaucoup moins ce qui s'est passé en arrière plan de la soudaine et très inhabituelle démission de la Directrice Juridique du Groupe TechnipFMC. Mais on sait qu'elle était en prtemière ligne dans la réalisation du "divorce" du coupe TechnipFMC. y a-t-il un lien? On peut l'envisager mais on n'en sait rien!
En effet, on peut imaginer que la situation soit devenue insupportable, c'est à dire "impossible" pour la responsable juridique de TechnipFMC. Alors "take the money and run"?
Si c'est le cas, on peut s'interroger sur la réalisation complète du divorce. ET, dans cette hypothèse, quelle autre cheminement sera envisagé et adopté par la gouvernance? Ou bien quelles seront les initiatives extérieures qui viendront s'imposer à un bateau devenu ingouvernable? Peut être un catamaran aux flotteurs TRES dissymétriques!!. Et qui sera le "gros" et qui sera le "petit"?
Mais je m'égare peut-être......
A vous lire dans vos éventuels commentaires -
Je me rappelle les paroles de C McG en réponse à ma remarque sur la valorisation de Technip Énergies par rapport à Remainco. C etait en Décembre 2019. Verbatim elle fut: "Remainco à un horizon fermé tandis due celui de Technip Énergies est ouvert". Bon indice.
En Septembre 2020 lors de son interview chez Bernstein C McG a confirmé qu'elle pensait au spin off tous les jours! Pas sur que Houston à apprécié ! -
Je pense que l'année 2020, qu'elle ne finira pas chez Technip-Energies, lui aura donné raison, sauf extrême bouleversement imprévu dans les 3 semaines qui restent à courir....
Moi, l'histoire récente de Technip-Energies me fait penser à Cendrillon. Et devinez qui je vois dans le rôle de la "mégère".... -
Je crois que le Gaz et notamment le LNG a encore un gros gros potentiel dans le futur.
Dans le recul des énergies fossiles ce sera sans doute la dernière à être impactée bien après le charbon et le pétrole.
TP Eng a donc toutes les chances de survivrent si ce n'est de prospérer sur le long terme même avec le boulet Remain à tirer.
Remain fera de la maintenance d'installation offshore profond et de temps en temps un développement de gisement de gaz majeur comme au Mozambique.
TP Eng peut-même aider Engie à se diversifier vers les énergies renouvellables et l'hydrogène comme il veut le faire
.
Si C Mg G a gardé une bonne impression de TPEng cela peut-être favorable, mais pas si elle est partie en froid avec Remain.
Wait n See (comme pour la sortie de crise Covid19).
Tout espoir n'est pas perdu JM. -
Je suis largement d'accord avec ce que Bernard Leyris vient d'écrire. Technip Energies va se retrouver comme une fusée à 3 étages : ses activités traditionnelles, le gaz ensuite, et puis l'hydrogène. C'est d'ailleurs Technip-Energies qui a investi 15 millions d'€uros dans MacPHY et qui a passé un accord stratégique avec cette entreprise iséroise qui veut passer au stade international.
Et quand je dis 3 étages, le premier (les activités traditionnelles de Technip) est largement carboné et souvent polluant, le second est encore carboné mais associé à beaucoup moins de polluants, et le troisième est..... décarboné et donc est celui qui a la possible plus longue trajectoire!
Ceci dit, l'ex Coflexip avait développé un flexible cryogénique fonctionnant à -163°C. Si il peut être monté à -253°C, il pourrait intéresser.... Technip Energies alors que l'ex Coflexip, devenu industriellement Flexi-France serait dans le périmètre RemainCo -
Oui, TPFMC actuel fait un peu penser à un conglomerat de type Creusot Loire avec un engineering qui accroche les grands projets comme CLE le faisait et des unités de fabrication qui produisent les équipements sophistiqués.
En ce qui concernent les flexibles à hydrogène/oxygene à -253 les américains en ont peut-être déjà mis au point pour remplir les réservoirs des fusées spatiales mais sans doute sur de très courtes longueurs. -
Votre dernière phrase : très probable! En effet, je crois savoir que la seule solution alternative serait des bras articulés cryogéniques comme ceux fabriqués par .... FMC en France!!
Ceci dit, les flexibles cryogéniques de Coflexip faisait appel à un excellent isolant d'origine américaine qui avait été développé pour la NASA. Suffira-t-il d'en augmenter l'épaisseur pour passer à -253°C?? Quant à la longueur, le flexible cryo pour GNL fabriqué au Trait faisait une cinquantaine de mètres de long. A vide, il avait été surnommé "la nouille" en raison de sa légèreté.
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